Non, le jean slim n’est pas mort
Le jean moulant n'est pas mort. De plus en plus concurrencé par de nouveaux types de pantalons, il résiste tant bien que mal.
Le jean mom, le taille haute, le droit… Sachez qu'il revient à la mode depuis peu.
Pour ceux qui pensent que le jean moulant est enterré, gardez vos belles paroles et observez la tendance actuelle. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, le skinny est toujours présent parmi nous et nous le voyons aussi bien en boutique que dans la rue !
D'après une récente etude de Retviews (outil d'analyse concurrentielle qui propose des données sur l'offre des marques de mode), le jean slim se vend bien en 2020. Et en particulier chez les gros retailers tels que H&M, Mango ou Pull & Bear, où les coupes sérrées dominent les rayons. Cette étude montre aussi que le prix de vente d’un slim est, en moyenne, plus accessible que celui de son principal concurrent : le jean mom (pantalon large des années 1990, caractérisé par sa coupe large des hanches aux chevilles). Vendu à moins de 20 euros chez H&M, cet habit moulant est aussi moins cher en moyenne chez Mango en comparaison au modèle large. Serait-ce
"Il y a un côté séduction dans le slim"
Pourquoi ce jean résiste aux modes, aux tendances, aux années ? Il faut croire que derrière la pièce fashion, les adeptes y ont trouvé un classique du vestiaire. «J’ai toujours un slim taille haute dans ma garde-robe», explique Candice. «J’aime les mettre quand je suis d’une humeur un peu rock, et le slim va avec tout». La jeune femme de 25 ans explique les acheter chez Maje ou Sandro. Pour certaines, c'est aussi un moyen de valoriser la silhouette. «Il y a un côté séduction dans le slim. Les hommes aiment bien, ils trouvent ça plus flatteur pour la silhouette qu'un jean style 80, avec lequel on voit moins les formes», explique Marion. D'autres y voient aussi une pièce qui permet «d’allonger la jambe». «Je suis petite donc le jean loose a tendance à me tasser. Je porte toujours le slim taille haute. C’est vraiment la pièce que tu mets quand tu ne sais pas quoi mettre», ajoute Clémence.
Mais la quête du bon slim n'est pas simple. «Un jean bien coupé s’arrête au niveau des chevilles», renchérit Sabrina. «C'est un détail qui n'a l'air de rien, mais c'est ce qui fait qu'il flatte ou non la silhouette. Et malheureusement dans les commerces, il sont souvent beaucoup trop longs», ajoute-t-elle. Enfin, porter un slim c'est aussi une valeur sûre qui garantit une silhouette qui fonctionne en cas de panne d'inspiration. «Ça va avec toutes les chaussures. Et si lors d’une soirée je veux passer inaperçue, il fait très bien le job», note Marion. «C'est aussi un pantalon qui permet de jouer avec les volumes, on peut le porter avec des grosses boots ou des pulls en maille taillés larges», précise Sabrina.
Le slim, fier (et fort) de son histoire
D’abord adopté par le monde punk-rock anglais dans les années 1970, le slim détonne à sa façon de mouler les cuisses et les jambes. Un ovni dans l'univers du denim rapidement adopté par les Rolling Stones, transformant cette pièce en un incontournable du vestiaire androgyne.
La pièce, très ancrée dans l’univers du rock, reste toutefois boudée par le prêt-à-porter qui continue de proposer du large, une tendance très présente dans la mode des années 1980-1990. Et quoi de mieux que le cinéma de l'époque pour se faire une idée, à l'instar de La Boum (1980), Pretty Woman (1990), ou Friends (1994) : ici, les épaules sont larges et carrées, le vêtement oversize, le pantalon bave sur les chaussures. Le tout collant n'a pas sa place, même dans le costume.
Il faudra attendre l’arrivée d’Hedi Slimane chez Dior Homme en 2000 pour que les choses évoluent. L’idée du créateur : changer radicalement le vestiaire des hommes en leur proposant une nouvelle mode. Le jean skinny est réintroduit, tout comme la veste courte et la cravate. La silhouette est grande et mince, l’allure rehaussée. Un succès qui ira même jusqu’à encourager Karl Lagerfeld à perdre du poids pour pouvoir entrer dans les jeans étroits du créateur, et qui séduira finalement le prêt-à-porter…et la rue. Le pantalon poursuit sa popularisation sur les jambes de Kate Moss. Le mannequin en a même fait sa signature, embrassant à presque chacune de ses sorties le combo slim/escarpins ou slim/boots en cuir. Et qui n'a pas fini sa course.