Comment prendre soin de vos piéces en crochet ?

Comment prendre soin de vos pièces en crochet ?

Robe, top, sac à main ou bikini, le crochet, mode incontestable des seventies fait son grand come-back et envahit nos garde-robes d’été. Dénichés dans une petite boutique, hérités de notre tante hippie ou confectionnés par nos soins, ces ouvrages sont souvent fragiles et méritent toute notre attention. La Teinturerie vous explique comment prolonger la vie de ces pièces ultra-tendances.

Des routes de la soie aux hippies

Point de riz, point de vannerie, point mousse, difficile de déterminer la véritable genèse du crochet. Presque tous s’accordent à dire que la technique est née à l’antiquité, mais un désaccord subsiste quant à son origine géographique. Si certains lui attribuent des racines chinoises, d’autres les imaginent péruviennes, égyptiennes, tunisiennes ou encore danoises.

Une chose est sûre, The Memoire of a highland lady d’Elizabeth Grant en 1812 est le premier ouvrage à faire référence à ce nouvel apprentissage. On y décrit la fabrication de vêtement à partir de boucles et à l’aide d’un « crochet de berger ».

Quelques décennies plus tard, au début du 20^ème siècle, le crochet, substitut moins onéreux à la dentelle, se démocratise en occident et notamment en Grande-Bretagne, aux États-Unis mais également en hexagone. Il disparait pendant l’entre-deux guerres avant de revenir à la mode dans les années 40 par nécessité. Mais c’est en 1970 qu’il se vulgarise avec le très célèbre granny square.

Le granny square

Épinglé sur les catwalk Dior, Gabriela Hearst ou encore Anna Sui lors des défilés printemps-été 2021, le crochet, mais surtout le patchwork de carrés crochetés est la tendance la plus désirable de la saison estivale 2022 et avec elle le style bohème chic. Le granny square est partout. Un million, c’est le nombre de publications associées au hashtag sur le célèbre réseau social Instagram. Et détrompez-vous, celui-ci ne se cantonne pas aux tenues de plage. On le retrouve aussi en milieu urbain version pull sans manche ou bob. Et puisque la pandémie de la Covid 19 a sonné l’ère de la sobriété écologique, les fashionistas ne se contentent plus de passer en caisse, elles dégainent pelotes, aiguilles et pelotes, se mettent à l’œuvre et postent leurs créations comme autant de manifestes écoresponsables. Le crochet est le nouvel étendard du cool.

Tellement cool que des ateliers crochet voient le jour dans toutes les grandes villes à l’instar de Paris ou de New-York et qu’internet regorge de blog et boutiques dédiés à ce nouvel art. Ces sites prodiguent conseils, astuces et patrons en tout genre pour créer des pièces originales. Le crochet et les mailles ont tellement le vent en poupe qu’un salon y est désormais consacré chaque année à la porte de Versailles pour proposer toujours plus de matériaux, plus de nuances, plus de patrons.

Oui mais voilà ces œuvres d’art très délicates nécessitent toute votre attention si vous souhaitez qu’elles soient durables. A la moindre interrogation, n’hésitez à confier vos créations aux équipes de la Teinturerie. Après une analyse des fibres, ils leur prodigueront les meilleurs soins pour que vos pièces retrouvent tout leur éclat. Mais pour éviter le drame voici déjà quelques tips.

Les conseils de La Teinturerie

Nos teinturiers ont un mot d’ordre : ne lavez pas vos pièces trop régulièrement. Si dans nos sociétés modernes nous nous sommes construits en pensant que tout ce qui avait été porté devait instantanément être lavé à grande eau, avec le crochet ce n’est pas forcément indispensable. De nombreuses tâches peuvent être traitées localement avec de l’eau et du savon doux. Et pour cause, la laine est une fibre aérée qui ne retient pas les odeurs si elle est correctement ventilée. Aussi, si votre vêtement n’est pas sale et que vous vous êtes simplement donné pour mission d’éradiquer les odeurs, vous pouvez dans un premier temps simplement suspendre la pièce à l’air libre, à la lumière naturelle et la vaporiser légèrement d’eau avec un fer à repasser ou un brumisateur (exit les produits chimiques). Il y a fort à parier que cette action suffira à rafraichir ce top ou ce short que vous affectionnez tant et prolongera la vie du vêtement.

En réduisant les lavages au strict nécessaire vous les préserverez de l’apparition de bouloches. Celles-ci finiront par se former avec le temps et les frottements, mais en moindre mesure. Auquel cas, si vous en repérez, les experts de la Teinturerie vous suggèrent d’utiliser une aiguille de feutrage pour faire pénétrer les bouloches directement au sein de la fibre plutôt que de les couper.

De manière générale, si dans un souci éthique ou dermatologique vous optez pour des fibres naturelles, vos vêtements perdront systématiquement des peluches. Tant que faire se peut, évitez le plus possible de déconstruire votre projet en crochet. Vous risqueriez de fragiliser la fibre et créer davantage de peluches.

Autre point de vigilance lorsqu’on arbore une pièce en crochet et qu’on souhaite la conserver en bon état : mettez vos tops à l’abri des bijoux susceptibles de s’accrocher dans la laine et de l’endommager. Si vous optez pour un pull sans manche superposé sur une chemise, gare aux boutons. Vous l’aurez compris zip, strass, broches sont leurs ennemis jurés.

Pour éviter les catastrophes, vous pouvez les conserver dans des housses de pressing ou leur dédier un espace dans votre dressing pour ne pas les exposer au risque de s’accrocher à un autre vêtement.

Dernier conseil, mais pas des moindres : exit les cintres. Ces derniers ont la fâcheuse habitude d’étirer les pièces et de les déformer.